Charmentray repose sur du vide

Le Parisien
6 novembre 2002

 « CHARMENTRAY, petite commune de 235 habitants, découvre avec horreur qu’elle est cernée par les éboulements souterrains »

Affaissement de terrain

3545120_oCHARMENTRAY, petite commune de 235 habitants, découvre avec horreur qu’elle est cernée par les éboulements souterrains. Hier, une entreprise spécialisée a commencé à démolir une ancienne ferme qui menaçait de s’écrouler. La maison, qui devait être prochainement transformée en salle des fêtes, s’est coupée en deux après l’apparition d’un fontis il y a plusieurs semaines au niveau des fondations. L’état d’alerte est décrété. La rue des Deux-Jumeaux est barrée à la circulation au niveau du n o 25, car des forages ont confirmé que la chaussée se trouvait également sur du vide. Et il était impossible de refaire l’assainissement sans abattre la ferme. Le maire, Henri Lenfant, tire un bilan bien décourageant de l’opération qu’il a réalisée en achetant ce bâtiment 76 225 € en 1999. « Heureusement que je n’ai pas lancé les travaux. Tout était prêt. Les sondages m’ont coûté 16 770 €. Ils sont manifestement tombés à côté du vide. Et la démolition me reviendra encore à 38 110 €. » Dans la rue des Deux-Jumeaux, les riverains commencent à s’inquiéter. A commencer par le voisin direct de la ferme, Christian Bony, dont la maison est mitoyenne avec le bâtiment qui s’écroule. « Je flippe sérieusement, confie-t-il. Je ne sais pas ce qui se passera quand le mur mitoyen avec le mien s’écroulera. Et puis, des désordres peuvent apparaître à court terme. Sans compter que j’ignore l’état du sous-sol sous ma maison. » Si ce fontis est le plus important de ceux qui sont apparus à Charmentray, ce n’est pourtant pas le premier. Tout a commencé il y a sept ans, avec des éboulements souterrains mineurs. Puis, ça n’a fait qu’empirer.
Le maire veut lancer un plan de prévention « En décembre 2000, un fontis s’est creusé sous mon portail, s’alarme Thérèse Robin, qui habite au 50, rue des Deux-Jumeaux. Il a fallu refaire la chaussée devant chez moi. Je ne suis pas rassurée du tout. » Juste en face de la ferme, un promoteur réhabilite un autre bâtiment important pour y faire des logements. Devant ce dernier, il comptait construire deux pavillons, mais le vide du sous-sol l’en a empêché. Le maire ajoute qu’un mur de l’église connaît actuellement des soucis. Bref, le vide menace de plus en plus ce secteur de Charmentray. « Je vais lancer un PPR (plan de prévention des risques) », lance Henri Lenfant. Et, à ceux qui lui reprochent de ne pas donner assez d’information sur le sujet, il répond : « Encore faudrait-il que moi-même je sois informé de quelque chose. Pour l’instant, nous ne pouvons que constater les dégâts. »

Gilles Cordillot

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